Facebook pourrait être obligé de se séparer de Giphy
L’autorité de la concurrence britannique pourrait dans les prochains jours annuler le rachat de Giphy par Facebook. Si le rachat est annulé, il s’agira d’un signal fort envoyé aux géants de la tech.
Alors qu’elle avait acquis en mai 2020 le service de GIF en ligne Giphy pour 400 millions de dollars, la société Meta (Facebook) pourrait bien devoir s’en séparer prochainement. L’autorité de la concurrence britannique pourrait en effet contraindre le géant de la tech à annuler cet achat. C’est le Financial Times qui dévoile l’information en citant des sources proches de l’autorité.
Depuis l’annonce du rachat de Giphy en 2020, le régulateur a débuté une enquête sur la procédure. La décision de bloquer l’accord de rachat créerait un précédent, car ce serait la première fois que l’autorité britannique de la concurrence bloquerait un accord conclu par l’une des plus importantes multinationales numériques.
En août, l’autorité avait provisoirement décidé que Meta devrait vendre Giphy en raison de problèmes de concurrence, mais la décision finale doit avoir lieu ce 1er décembre. Pour expliquer ce problème de concurrence, l’autorité détaille que Meta aurait pu couper l’accès aux GIF à ses rivaux et exiger des plateformes comme TikTok ou Snapchat qu’elles remettent plus de données pour y accéder ou qu’elles paient une somme d’argent, renforçant ainsi son pouvoir.
Une première amende de 60 millions d’euros
La confrontation entre Meta et l’autorité a connu un premier fait notable en octobre, lorsque le régulateur a imposé une amende de 60 millions d’euros à Meta pour avoir enfreint une ordonnance exigeant que la société reste séparée de Giphy pendant l’enquête. L’autorité a également accusé Meta de refuser de partager des informations sur lui-même et sur Giphy.
La société Meta a déclaré qu’elle n’était pas d’accord avec les résultats préliminaires de l’autorité de la concurrence britannique, affirmant que « cette fusion est dans le meilleur intérêt des personnes et des entreprises du Royaume-Uni et du monde entier utilisant Giphy et nos services ». Les avocats de Meta ont fait savoir qu’il y avait dans les considérations de l’autorité britannique « des erreurs fondamentales de droit et de fait », mais ils ont assuré qu’ils travailleraient avec l’autorité de la concurrence britannique pour « remédier à l’idée fausse selon laquelle l’accord nuit à la concurrence ».
Quoi qu’il en soit, si le régulateur contraint réellement Meta de se séparer de Giphy, il s’agira d’un événement important dans la lutte contre l’hégémonie des grandes sociétés technologiques et cela servirait d’avertissement pour les autres rachats de ce type.