Google, Xiaomi : comment les marques cachent les conditions de fabrication des smartphones
Une association de consommateurs allemande a enquêté sur les conditions de fabrication des smartphones et l’approvisionnement en matière première. Mais rares sont celles qui ont accepté de répondre à un questionnaire détaillé. Google, Huawei, Xiaomi ou encore Sony ont refusé de participer, tandis que Samsung et Apple ont partiellement ouvert leurs portes. Une seule marque a joué le jeu : Fairphone.
L’UFC Que Choisir a relayé en France l’initiative d’une association de consommateurs allemande, Stiftung Warentest. Cette dernière a en effet mené une enquête auprès des fabricants de smartphones. Elle souhaitait avoir des précisions sur les conditions de fabrication de leurs produits et sur la chaîne d’approvisionnement en matière première. Un questionnaire complet a été envoyé à huit fabricants, dont les premières marques au niveau mondial. Dans la liste, vous retrouvez Samsung, Apple, Huawei, Xiaomi, Sony ou encore Fairphone.
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Parmi toutes ses marques, Fairphone est l’une des seules à avoir entièrement joué le jeu. Elle a accepté de répondre à toutes les questions, ainsi que d’organiser une visite en visio de son usine de fabrication. L’un des dirigeants de l’entreprise a même dévoilé quelques informations intéressantes. 50 % des matériaux qui servent à fabriquer ses smartphones proviennent de filières responsables. L’objectif est d’atteindre les 70 % avant la fin de l’année prochaine.
XIAOMI, SONY, HUAWEI ET GOOGLE NE VEULENT RIEN DIRE SUR LEURS PRATIQUES
Une marque allemande appelée Swift a également ouvert virtuellement ses portes. Aucune autre n’a accepté. Aucun des premiers constructeurs mondiaux n’a été aussi transparent sur la question de l’approvisionnement et de la fabrication de ses produits. L’association allemande fait cependant la distinction entre Samsung et Apple d’un côté et Sony, Huawei, Google et Xiaomi de l’autre. En effet, les firmes coréennes et américaines ont accepté de répondre partiellement au questionnaire. Toutes les autres ont refusé catégoriquement.
Il faut dire que les questions sociales et écologiques sont critiques en téléphonie. Si toutes les grandes entreprises technologiques affichent des informations et des ambitions environnementales, rares sont celles à prouver qu’elles agissent vraiment. Et pour cause : il est de notoriété publique que le marché de la téléphonie a un impact parfois désastreux sur ceux qui travaillent dans l’ombre : du côté des usines ou du côté de la collecte des ressources.
Rappelons en effet qu’une soixantaine de matériaux, dont certains métaux précieux (lithium, étain, tantale, or…) sont utilisés dans chaque smartphone. Il y a un an, l'ONU alertait sur l'impact environnemental de la production massive de lithium, notamment sur les ressources en eau en Amérique du Sud.